Au début de la photographie, on imagine bien souvent qu’un simple appui sur le déclencheur suffit à faire une belle photo. On teste un peu l’appareil, on produit des images satisfaisantes, mais lorsque l’on compare avec des clichés de revues, on se rend compte qu’il y a une nette différence! Pourquoi? Je vous propose quelques petites astuces afin d’améliorer vos photos. Il ne s’agit bien sur pas de règles à suivre absolument, mais de petits trucs facilitant la prise de vue. Tout dépend de ce que l’on va rechercher, un souvenir de vacance, un portrait, une aide à l’identification, des formes abstraites, etc… Dans un premier temps, voici quelques points techniques!
Tout d’abord la netteté. Il va de soi que la netteté doit se faire sur le sujet principal, plus particulièrement sur les yeux. C’est ce qui va permettre de savoir quel est le sujet mis en valeur. Si l’œil est net et que le reste du corps est flou, ça peut fonctionner, mais si le corps est net et l’œil flou, cela gène le regard, qui a du mal à trouver le sujet. Sur cette image de ratel, le pelage de son dos est net, mais pas son visage, ce qui donne une impression de flou général. Il s’agit d’un flou dû à la mise au point hasardeuse (la mise au point, ou « map » est l’endroit qui sera le plus net, donc ici la mise au point est faîte sur le dos de l’animal).
Un autre point vient avec la netteté: la profondeur de champ (souvent raccourci en « pdc »). Il s’agit de la largeur de la zone de netteté. En macrophotographie on utilise généralement une pdc assez courte, on gagne en luminosité (et donc en rapidité) et l’arrière plan est flou, donc épuré, ce qui aide à faire ressortir le sujet. Pour diminuer la pdc, il faut augmenter l’ouverture (ou diminuer la focale, ou encore ouvrir le diaphragme), à noter que le mode « AV » permet de modifier l’ouverture juste en tournant la molette.
Sur la gauche la focale est à f/2.8, sur la droite à f/10 (il s’agit d’une Pantherophis guttatus, ou serpent des blés, prise en captivité).
On imagine bien que dans certains cas, une très courte pdc (comme sur le premier exemple) peut très bien rendre. Or dans ce cas précis, je trouve qu’il vaut mieux fermer un peu le diaphragme afin d’augmenter la pdc et ainsi avoir une partie du corps net. Mais le choix ne se fait pas aussi facilement! Si l’on veut une plus grande pdc (deuxième exemple) on ferme le diaphragme, donc moins de lumière passe dans l’objectif, ainsi le temps d’exposition est moindre (temps entre le moment où l’on appui sur le déclencheur et le moment où la photo est prise), il y a donc plus de chance de faire un flou de bougé. Sur la photo de gauche le temps d’exposition était de 1/160 secondes, sur la photo de droite 1/13 secondes. Cela peu poser problème dans les endroits peu lumineux, comme en plein forêt ou à l’intérieur d’un buisson, à l’aube, en intérieur, etc… L’utilisation d’un flash (qui peut déranger la faune) ou d’un trépied peut se faire sentir. On peut également monter les ISO, plus les ISO montent, plus la rapidité augmente…mais il y a apparition de « bruit »! Ce qui nous amène au point suivant…
…La gestion de la vitesse! Elle est primordiale afin d’éviter des photos floues de ce type (ce qui me permet en même temps de caser cette image quelque part!):
La mise au point est bien faîte sur le visage, mais j’ai eu un petit tremblement (et pour cause!) causant un flou de bougé. On dit qu’il faut une vitesse d’environ 1/250 secondes pour prendre une photo nette à main levée, à l’inverse si on veut un rendu particulier sur l’eau ou pour mettre en valeur le mouvement, on augmentera le temps du déclenchement (quelques secondes ou dizaines de secondes suivant le temps de pause que l’on désire), par contre on ne peut pas le faire à main levée (30 secondes sans aucun mouvement est très compliqué!) mais en utilisant un trépied ou autre support stable. Ici le temps d’exposition est de 30 secondes, on ne voit donc plus que le mouvement des véhicules.
Ce qui va déterminer la vitesse est la quantité de lumière que va recevoir l’objectif, mais il est possible d’influer sur ce paramètre. Comme vu précédemment, l’ouverture. Plus le diaphragme est ouvert, plus l’objectif reçoit de lumière, plus le déclenchement est rapide, et inversement. En utilisant une lampe ou un flash on augmente la quantité de lumière de l’environnement.
On peut également jouer sur les ISO, qui représente la sensibilité. Plus on va augmenter les ISO, plus le déclenchement sera rapide, mais plus le « bruit » sera présent. Alors le « bruit » n’a pas grand chose à voir avec le volume sonore, il s’agit en fait d’une sorte de dégradation des pixels, mais une image sera plus parlante. Voici une comparaison sur une image agrandie, à gauche à 3600 ISO (beaucoup de bruit), à droite 100 ISO (beaucoup moins), on comprends bien qu’il vaut mieux éviter ce genre de rendu sur une photo! Mais encore une fois, ça peut être un style recherché!
Suivant l’image voulue on va jouer sur un peu tout ces paramètres (cela fait beaucoup d’un coup, mais avec un peu de pratique ça devient naturel puisque tout est lié). Sur cette image par exemple, j’ai suivit les libellules, ce qui fait qu’elles sont (plus ou moins) nettes, tandis que le fond forme un filé et les ailes sont floues, ce qui renforce l’impression de mouvement.
Sur celle-ci la mise au point est faîte sur la termitière, devenant ainsi le sujet principal, tandis que le troupeau d’éléphants est un « élément du décor » (sans vouloir manquer de respect aux pachydermes!).
Enfin cette photo est complétement floue (autant pour la mise au point que le flou de bougé), mais étrangement je l’apprécie.
En gros, laissez libre cours à votre créativité! N’hésitez pas à demander des précisions supplémentaires en commentaire ou via le formulaire de contact, je me ferais une joie d’y répondre!
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