Et on attaque la troisième partie de cette série de billet sur les auxiliaires au jardin! Il y aurait encore bien d’autres espèces à ajouter, mais ces trois parties donnent une assez bonne vue d’ensemble de ce que l’on peut trouver. Vous pouvez également vous rendre dans la galerie « Quimpret » (en cliquant sur l’image ci-dessous), il s’agit d’un lieu en Bretagne où je suis l’évolution d’un champs, les espèces prises en photo sont communes et peuvent se retrouver dans le jardin de chacun. Sous chaque clichés vous trouverez une petite description permettant d’en savoir plus!
–Les libellules
Beaux et grands insectes, les libellules ne passent pas inaperçues! Robustes et territoriales ou frêles et discrètes, certaines préfèrent les cours d’eau rapides, d’autres l’eau stagnante, certaines restent proches du milieu aquatique, d’autres s’en éloignent volontiers, bref il existe de nombreux comportements différents! Pour en savoir plus j’ai rédigé un article sur ce groupe, que vous pourrez trouver en suivant ce lien: Odonates (Libellules).
Ces insectes sont de très bons prédateurs, autant adulte que sous forme larvaire! La larve permet de limiter le nombre de moustiques, mais s’attaque aussi aux petits poissons, têtards, etc… L’adulte attrape tout ce qui passe à sa portée: mouches, petits papillons, c’est donc un très bon régulateur!
Pour en voir il faut être relativement proche d’un point d’eau (ruisseau, lac, etc…), ou avoir une mare dans son jardin. Cependant pour que la larve devienne adulte, elle doit se tenir sur un support stable et assez abrité du vent (comme les phragmites ou les joncs).
–Les oiseaux
(Sur la bannière se trouve un Tec-tec –Saxicola tectes-, petit oiseau de la Réunion. En métropole on croise un cousin très proche: le tarier pâtre –Saxicola rubicola-).
Entendre le chant des oiseaux au réveil, voir les passereaux voleter en groupe, écouter les parades mélodieuses, observer les comportements différer au fil des saisons, ces petites boules de plume nous enchantent quotidiennement! Mais ils sont en grand déclin: entre la diminution des insectes, la destruction des espaces naturels, les pesticides, la chasse ou encore les chats, la population des volatiles ne peut que diminuer.
(Mignon mais très dangereux! Il existe des colliers à clochettes ou des disques sur les arbres pour empêcher les félins d’accéder aux oiseaux)
Bien sûr, tous n’ont pas le même rôle au jardin…d’ailleurs tous les oiseaux ne s’y retrouvent pas! Si les rouge-gorges sont communs, l’aigle royal a peu de chance de nous rendre visite! On pourrait faire de nombreux articles aussi je vais tenter de synthétiser.
Ils se nourrissent d’insectes (libellules, chenilles, etc…), d’escargots, de fruits (et aident à la dissémination grâce à leurs crottes…qui en plus enrobe les graines d’engrais!). Ils luttent contre les ravageurs mais permettent également aux végétaux de se répandre (les geais des chênes déplacent les glands assez loin de l’arbre qui les a produit).
(Un spot où les grives musiciennes viennent briser les coquilles d’escargots)
Pour les attirer les cachettes sont primordiales, une haie peut abriter plusieurs nids et même un tas de bois peut convenir au troglodyte. Certains nidifient à mi-hauteur (mésange, rouge-gorge), d’autres sur les troncs d’arbres (sittelle, chouette) ou leur cime (pie), voir au sol dans un buisson (merle noir, grive musicienne). Ils se régalent de fruits donc une haie de groseilliers, un cerisier ou un bosquet de ronces leur plaît beaucoup. On peut facilement intégrer le fusain d’Europe qui apporte des fruits riches en acide gras en fin d’automne en plus d’apporter une touche colorée à une haie! Une mare ou une flaque est importante pour s’abreuver, se nettoyer mais aussi permettre aux hirondelles de fabriquer leur nid! Il y aurait encore beaucoup à dire, espèce par espèce, mais ce sera l’objet d’un futur article!
–Les bourdons
Des petites boules poilues! Ils font partit des rares insectes étant ectothermes et endothermes! Pour rappel, un animal ectotherme est un animal dont la chaleur corporelle vient de l’extérieur (comme les lézards qui se chauffent au soleil), tandis qu’un animal endotherme produit sa propre chaleur (comme nous, lorsque l’on digère). Ainsi le bourdon se réchauffe grâce au soleil (ectotherme), mais peut aussi augmenter sa température en remuant les muscles comme un frissonnement (comme nous lorsque l’on a froid, les frissons sont de rapides mouvements de muscles qui augmentent la chaleur). C’est donc un des premiers insectes à apparaître au printemps et un des derniers à nous quitter en automne!
Les bourdons se nourrissent de nectar, que ce soit les adultes ou les larves. Ils récupèrent le pollen sur leurs poils et participent à la pollinisation.
Pour les attirer la présence de nourriture précoce est appréciable, comme les saules, prunelliers ou pissenlits qui offrent des fleurs au début du printemps. Puis avoir des plantes qui ont une floraison échelonnée sur l’année (consoude, campanule, bourrache, phacélia, aster, etc…). Ces insectes font leur nid dans le sol, on peut même fabriquer des nichoirs à bourdons bien qu’ils savent très bien où s’installer!
C’est un animal très pacifique, seules les reines et les ouvrières ont un dard mais il est très rare qu’elles s’en servent, mis à part si on les malmène!
–Les syrphes
(Ici une parade où le mâle vole au dessus de la femelle en la suivant où qu’elle aille!)
Les syrphes font partit du groupe des Diptères (« di » pour deux et « ptère » pour aile, les insectes ont deux paires d’ailes mais les diptères ont transformés l’une d’elle en moignon servant de balancier) où sont réunis les mouches. Ces petites créatures ne sont ni des abeilles, ni des guêpes mais bien des mouches!
Les larves de la plupart des syrphes sont carnassières et dévorent les pucerons! Les adultes quand à eux sont plutôt attirés par le nectar des fleurs. Ils accomplissent donc le rôle de régulateur et de pollinisateur. La larve de l’espèce en photo ci-dessus a un autre régime alimentaire, on l’appelle le « ver queue-de-rat » puisqu’il a une sorte de tuba fixé à l’arrière-train. En effet ces larves vivent dans les eaux stagnantes riches en matière organique et se nourrissent de matière en décomposition.
Pour les attirer une bonne variété de fleur est appréciable afin que les adultes puissent se nourrir (comme les bourdons, les papillons, etc…). Des abris sont toujours importants, comme une haie ou un tas de branchage. Mais aussi, il faut des pucerons! Sans pucerons pour nourrir les larves, il n’y aura pas de syrphes (ni de coccinelles, de chrysopes, etc…). Sachant que les pucerons se reproduisent nettement plus vite que leur prédateur, si on traite les plantes alors les œufs de ces régulateurs seront également détruit. Les pucerons se remettront assez vite mais ni les syrphes, ni les coccinelles, etc… ainsi utiliser des pesticides s’avère contre-productif (en plus d’être toxique!).
En résumé, favoriser la biodiversité animale et atteindre une harmonie passe par multiplier les variétés végétales (fleurs, arbuste, arbres), les habitats (haie, pelouse, litière, mare), limiter voir bannir les traitements, revoir les périodes d’entretien (pas de tontes toutes les semaines, ne pas tailler une haie entre le 15 Mars et le 31 Juillet pour permettre la nidification -il est d’ailleurs interdit d’élaguer ou de détruire une haire pendant cette période-, etc…). Ceci clôt cette série d’articles sur les espèces animales intéressantes au jardin, il y en aura d’autres sur les plantes utiles, des idées d’aménagement. Mais avec de nouveaux clichés je serais probablement tenté de faire d’autres parties! En effet on pourrait parler des carabes, des bousiers, des cloportes, des vers de terre ou des guêpes parasites!
Pour retrouver les précédents billets vous pouvez cliquer ici => Les auxiliaires de jardin et là => Les auxiliaires de jardin (partie 2).
Et pour me soutenir, faîtes un tour sur Tipeee !